Accepter un handicap : c’est grandir et s’élever au rang d’humain. En effet, qui que nous soyons, nous devons vivre avec certaines limites physiques, psychiques, intellectuelles, affectives ou spirituelles, plus ou moins importantes à nos yeux. Nous devons les identifier avec courage, les accueillir avec sérénité, jusqu’à les aimer en quelque sorte pour faire de ce moins un plus. Cette action nous distingue comme être humain et nous laisse voir notre véritable grandeur. On dirait que la Vie a placé des handicaps sur notre chemin, à dessein. Trouver ce pour quoi l’on existe. Devenir ce que l’on est. Telle est notre première vocation. Cette démarche consciente et réfléchie permet de trouver des solutions au cœur de soi-même. Elle nous dévoilera notre raison d’être, notre véritable valeur, nous révèlera un chemin de libération intérieur à partir duquel chacun y trouve une forme personnelle de paix, de bonheur et de joie de vivre, une nouvelle source d’énergie vitale.
Crier à l’injustice. Se plaindre. Accuser les autres, les circonstances. Se croire victime ne change rien à la réalité. Il faut assumer coûte que coûte. Un handicap a toujours une raison d’être, comme si le destin nous avait proposé ce défi surmontable, favorisant notre plein épanouissement. Trouver est plus que chercher. Monter devient surmonter. Ainsi, la perspective d’une réussite, d’une guérison intérieure possible, nous paraît tellement opportune qu’on acceptera les difficultés qui l’accompagnent, avec sérénité. C’est ce fond en soi qui manque le moins. Le parcours en vaut la peine. Il importe d’en être conscient. Et au besoin solliciter de l’aide.
C’est une raison de plus qui m’a conduit à créer la Personnalogie, aider ceux et celles qui sont aux prises avec ce type de dilemmes.
Bonne journée et merci pour vos commentaires.
Mais cette perception de soi n’est qu’une partie de lui-même. Ne lui rappelez pas cette vérité, il dort. Attendez qu’il se réveille. Le pourrait-il alors ? Cette semaine, j’écoutais une ligne ouverte à l’antenne de Radio Canada, sur le mépris subi par les femmes autochtones. Des souffrances inscrites dans un rapport indiscutable. J’eus l’idée de donner mon opinion sur le sujet. D’entrée de jeu, je propose à l’animatrice d’élargir le débat, et se demander pourquoi la personne humaine est bafouée, méprisée, à travers le monde. Pourquoi la plus grande merveille du monde qu’est la personne humaine est-elle la plus humilié, violé, chosifié, et robotisé, dans le monde, et par qui l’est-elle ? Sinon par l’homme lui-même. Je n’ai pas eu le temps d’exprimer mon point de vue qu’on passait à un autre appel.
Pourquoi tant de souffrances humaines ? Parce qu’on ne peut ni ne veut regarder cette réalité face à face. On coupe la ligne. Quand je parle de souffrance, on parle de nous, de toi et moi. On contourne volontairement le débat. On se met la tête dans le sable. On « idolatise » les causes réelles pourtant très visibles. Mais que diable, qui exploite l’humain de la sorte, aujourd’hui, chez nous et dans le monde? L’homme. Oui, l’homme lui-même avec une adresse et une haine sans limites. L’homme est toujours un loup pour l’homme. Bien pire qu’un loup. Car l’humain est censé être un être « conscient ». Il se défoule sur l’autre, sans saisir que c’est sur lui que se répand cette odeur. L’autre, dans bien des cas, c’est soi-même. Cette violence collective dénoncée le rejoint en plein cœur. Impuissant, il ne sait plus qui il en est. Pour se libérer, il écrit des rapports, dépense des sommes fabuleuses, rapports qu’il laisse sur les « tablettes » empoussiérées. Vite, il faut passer à l’autre scandale qui ne tarde pas à venir.
Où se cachent donc toutes les beautés, la bonté, la noblesse et la grandeur de l’homme ? Sinon en lui- même. Ce sont des valeurs susceptibles de donner un sens à sa vie, lui fournir une raison d’être, d’espérer et de créer joie et prospérité. Elles sont les seules puissances qui peuvent encore rééquilibrer les démarches humaines et ainsi limiter les dégâts. Car, l’Amour qu’il porte en puissance se doit d’avoir une cause profonde et invincible : plus grande que lui. Elle lui est encore voilée. C’est dommage. C’est chercher pour trouver…la réflexion juste…qui est une donnée.
Cette réflexion renforce l’idée et la raison d’être de la personnalogie, un art centré sur trois grands « P» : Personne, Personnages et Personnalité.
Le petit cercle au centre du mandala1 nous rappelle que personne n’arrive au monde tabula rasa.2 Bien au contraire, l’enfant3 respire, son cœur bat, ses yeux clignotent. Bref, plusieurs éléments se coordonnent pour maintenir bébé pleins de vie et en santé. Le « vide » au centre du mandala se fait silencieux. Ce trou est comparable à une ouverture qui permet une réflexion et favorise des possibilités nouvelles. Bien compris, ce vide ressemble à un plein de merveilles, à un lieu secret et sacré, un lieu de transformation. Cet espace nous parle. Il est ouverture. D’où surgissent la force et l’énergie vitale. 4 L’être humain actif est pareil à un « vase qui grandit à mesure qu’on le remplit et qui ne sera jamais plein » Blakney. Bien que la matière nous apparaisse différente, la forme reste la même. La forme serait le modèle visible. À mesure que le temps s’écoule, la matière dont nous sommes constituées se transforme sans que nous cessions d’être nous-mêmes. Aussi vaste que la conscience puisse être, est et reste, le petit cercle à l’intérieur du grand cercle prend une place de choix et une importance transpersonnelle.5 Le corps humain est réceptacle, il n’en révèle pas moins une réalité : c’est l’âme. L’âme animant le corps entièrement.
Au fur et à mesure que l’enfant se transforme, il s’ouvre à deux grandes sortes d’activités : l’une entièrement tourne vers l’extérieur axé sur l’efficacité, le rendement et la productivité. L’autre tourné vers l’intérieur, le développement des aptitudes, des talents et des possibilités multiples quasiment illimitées. Cette activité mérite encore plus d’attention, de soin, de formation et de recherches personnelles qu’exige la vie extérieure.
1 Le mandala est dérivé du mot sanscrit très utilisé par Jung désignant un dessin abstrait ayant au centre un « vide » représentant plusieurs symboles sur lesquels on peut méditer.
2 L’Enfant ne pourrait pas être exploité s’il venait au monde comme une tabula rasa, sans expérience, sans connaissance, ni images sensibles.
3 « Car l’enfant auquel fait allusion la parole évangélique n’est pas l’enfant inconscient que beaucoup voudrait rester, mais l’enfant qui est né de la maturité de l’âge d’homme.» Henry Corbin, Autour de Jung, page152. Le Dr Roque Marcos Savioli, parle de trois cœurs : physique, affectif et spirituel. Dans La guérison des trois cœurs, page 9.
4 Ces expériences peuvent nous conduire vers de vastes territoires de la conscience, de la psyché et du Soi, « non encore répertoriées par les psychiatres et les psychologues du monde occidental. » S. Grof, Le jeu cosmique, page 9. Grof aurait vécu des expériences lui permettant de qualifier ce type d’énergie transpersonnelle : « Cette énergie, écrit-il, avait l’éclat d’une myriade de soleils et cependant ne correspondait à aucune force de lumière que je connaisse déjà. Elle semblait être pure conscience et intelligence, énergie créatrice transcendant toute dualité (…) comme une lumière Originelle. Page 42.
5 Voir à ce sujet le Dr C. G. Jung, Psychologie du transfert, page 31