Bonjour,
Une lectrice m’écrit : « Merci de nous permettre de nous arrêter à la méditation. » Merci à vous. Je suis content de vous offrir ce moment de détente comme elle dit. Je lui propose ces réflexions. Pour le « méditant» le secret est dans la confiance, la patience et la détermination. Voyons voir disait mon père. Voir, pour lui s’était regardé trois fois plutôt qu’une.
Qu’est-ce que méditer? (Méditer du latin méditant signifie pratiquer, se soumettre à une longue réflexion, approfondir, creuser, rendre plus profond) avec sérieux, mais sans raideur. Il y a plusieurs écoles de méditation aussi bien orientales qu’occidentales qui étalent leur savoir à l’infini sans complexe. Il est bon de simplifier. Voilà une voie qui me semble intéressante. Un de mes mentors me disait que méditer était un art « qui s’apprend comme dessiner, danser, sculpter ou écrire. Chanter de tout son cœur. Être foudroyé par un coup de foudre, tomber en amour, aller à la pèche, jouer au golf, n’est-ce pas perdre la carte et se retrouver, gros gens comme devant, bien malgré soi, dans un autre univers jusque-là inconnu. Durant tout ce temps où étions-nous : partis. Mais où ?
Méditer, me répétait mon oncle Jos c’est : « jouir de l’instant présent.» J’ai longtemps médité ces propos. Ils me paressent aujourd’hui incorrects (de incorrectus, non corrigés), en tout respect pour mon oncle. Voici pourquoi. D’abord, « l’instant présent » est insaisissable, rapide comme l’éclair, plus prime qu’un claquement de doigts . L’instant est une illusion à caractère irréel, intemporel qui dépasse l’entendement. Méditer c’est avant tout une quête, un besoin pour l’âme, un bien pour le cœur et un baume pour le corps. Un chemin privé que bien peu d’individus empruntent. Il rappelle l’éternité qui nous échappe complètement et nous dépasse infiniment. Vivre l’instant présent me semble impossible, à moins de le dépasser par en dedans. Parvenu à ce niveau, la méditation entraîne, guide. C’est elle qui devient maître du jeu en son royaume. S’abandonner. Pénétrer. Écouter la voix. Ne pas trop intervenir. Se laisser aller. On dit « le bonheur est dans le pré », et le vrai pré est à l’intérieur de soi. Donc, va au jardin de ton cœur tu y trouveras ta forme de bonheur. Plus que connaître c’est reconnaître.
Il faut vivre plutôt, « DANS » « DEDANS » le moment présent. Tel est le secret. Il faut s’y abandonner. S’y laisser emporter. S’y joindre. S’y plonger sans réserve, complètement, intensément. Je n’y arrive pas, du moins pas encore. Se laisser envahir par l’être ou la chose aimée. Non pas à la force de sa volonté, mais par le désir intense d’atteindre l’objectif auquel tout son être aspire. Parvenir c’est pratiquer. Avoir le goût, acquérir cette mentalité. Créer. Faire ou accomplir quelque chose qui nous « poigne » nous « empoigne » et nous mène vers un autre lieu, dans un autre espace où le temps bien que relatif est doux. Sans contenu. Y espérer de tout notre être : au-delà même de soi, comme en état «d’hypnose.» Alors, l’individu entre dans une sorte de transe, comme couper de tout, de lui-même, de son petit moi surtout. Dans l’aventure se détacher compte pour beaucoup. Ce n’est pas soi-même seul qui fait le boulot, c’est le tout Autre au fond de soi qui appelle à la sérénité et au partage. Que sert de savoir donner s’il n’y a personne pour recevoir? C’est la faiblesse de Dieu. Chercher le donneur d’abondance. Hier, je voyais un petit aigle surfer sur le vent et je me disais pourquoi tant de puissance pour porter un si petit être ? Et j’ai compris : saisi.
L’article-2 portera sur le but, les bienfaits et les postures de la méditation.