Le rôle du petit et du grand cercle en personnalogie

Le petit cercle au centre du mandala1 nous rappelle que personne n’arrive au monde tabula rasa.2 Bien au contraire, l’enfant3 respire, son cœur bat, ses yeux clignotent. Bref, plusieurs éléments se coordonnent pour maintenir bébé pleins de vie et en santé. Le « vide » au centre du mandala se fait silencieux. Ce trou est comparable à une ouverture qui permet une réflexion et favorise des possibilités nouvelles. Bien compris, ce vide ressemble à un plein de merveilles, à un lieu secret et sacré, un lieu de transformation. Cet espace nous parle. Il est ouverture. D’où surgissent la force et l’énergie vitale. 4 L’être humain actif est pareil à un « vase qui grandit à mesure qu’on le remplit et qui ne sera jamais plein » Blakney. Bien que la matière nous apparaisse différente, la forme reste la même. La forme serait le modèle visible. À mesure que le temps s’écoule, la matière dont nous sommes constituées se transforme sans que nous cessions d’être nous-mêmes. Aussi vaste que la conscience puisse être, est et reste, le petit cercle à l’intérieur du grand cercle prend une place de choix et une importance transpersonnelle.5 Le corps humain est réceptacle, il n’en révèle pas moins une réalité : c’est l’âme. L’âme animant le corps entièrement.

Au fur et à mesure que l’enfant se transforme, il s’ouvre à deux grandes sortes d’activités : l’une entièrement tourne vers l’extérieur axé sur l’efficacité, le rendement et la productivité. L’autre tourné vers l’intérieur, le développement des aptitudes, des talents et des possibilités multiples quasiment illimitées. Cette activité mérite encore plus d’attention, de soin, de formation et de recherches personnelles qu’exige la vie extérieure.

1 Le mandala est dérivé du mot sanscrit très utilisé par Jung désignant un dessin abstrait ayant au centre un « vide » représentant plusieurs symboles sur lesquels on peut méditer.

2 L’Enfant ne pourrait pas être exploité s’il venait au monde comme une tabula rasa, sans expérience, sans connaissance, ni images sensibles.

3 « Car l’enfant auquel fait allusion la parole évangélique n’est pas l’enfant inconscient que beaucoup voudrait rester, mais l’enfant qui est né de la maturité de l’âge d’homme.» Henry Corbin, Autour de Jung, page152. Le Dr Roque Marcos Savioli, parle de trois cœurs : physique, affectif et spirituel. Dans La guérison des trois cœurs, page 9.

4 Ces expériences peuvent nous conduire vers de vastes territoires de la conscience, de la psyché et du Soi, « non encore répertoriées par les psychiatres et les psychologues du monde occidental. » S. Grof, Le jeu cosmique, page 9. Grof aurait vécu des expériences lui permettant de qualifier ce type d’énergie transpersonnelle : « Cette énergie, écrit-il, avait l’éclat d’une myriade de soleils et cependant ne correspondait à aucune force de lumière que je connaisse déjà. Elle semblait être pure conscience et intelligence, énergie créatrice transcendant toute dualité (…) comme une lumière Originelle. Page 42.

5 Voir à ce sujet le Dr C. G. Jung, Psychologie du transfert, page 31

Roger Simard
 

Personnalogue Conférencier

Cliquer ici pour laisser un commentaire 0 commentaire(s)

Laisser une réponse :