BILLET 7 : LA MÉDITATION OU LA CONQUÊTE DE SOI !
Les deux éléments de base essentiels à la méditation sont la reconnaissance et la pratique de ce don offert à tous gratuitement. Pour méditer donc, il n’est pas nécessaire de se faire moine, du latin « monachus » et du grec « monachos » homme solitaire : cette mission me semble irréelle. Comme chacun le sait, il n’est pas bon que l’homme soit seul. Cependant, même dans la plus grande des solitudes, l’être humain n’est jamais seul, il y a toujours quelqu’un, des personnages intérieurs qui l’interpellent avec qui il se doit d’entrer en amitié, en dialogue. Cette relation intime permet soit d’avancer ou de reculer, soit de s’accroître ou de se diminuer, tout est dans la façon de l’exercer. S’accroître donc, pour s’achever, pour se dépasser. S’accroître, c’est aussi exercer une pression et écarter des obstacles. Avancer : faire l’effort de prospérer (de prosperari, réussir). C’est pratiquer la résilience, aptitude à surmonter une épreuve, un stress. En somme, être résilient ou résister. Ainsi, s’agrandir c’est se retrouver face à face avec soi-même : tel est le défi proposé à tous. Ce défi permet de découvrir ce pour quoi l’on existe. Il nous force à donner un sens à sa vie, à vivre le plus pleinement possible. On se rappellera l’adage de Socrate «Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ». Une invitation à faire un retour sur soi-même, à redevenir humain, simplement humain, là est le véritable défi : la quête de son être, de son absolu, de sa totalité, qui nous oblige à progresser. Dans son cheminement intime, Augustin en quête de son absolu, qui pour lui était Dieu écrit : « Je te cherchais au-dehors de moi et tu étais au-dedans.» Dieu dit, à Abraham genèse 12,1 :« Va vers toi et devant toi je t’indiquerai le chemin.»
Méditer donc, conduit à l’effort pour être/soi. Deux mots qui semblent s’opposer et se compléter. Je n’ai pas choisi l’être que j’ai reçu, ni les parents, ni le milieu où je suis né. Tandis que devenir soi-même dépend beaucoup de moi en prenant en compte l’effort et les autres. «L’effort est pénible, écrit Henri Bergson, mais il est aussi précieux, plus précieux encore que l’œuvre à laquelle il aboutit, parce que grâce à lui, on a tiré de soi plus qu’il n’y en avait, on s’est hissé au-dessus de soi-même. » De la création de soi surgit la joie. Partout où il y a création, il y a de la joie. La joie indique que nous sommes sur le bon chemin. Henri Bergson ajoute : « Où il y a de la joie, il y a création, plus riche est la création, plus profonde est la joie (…) l’agrandissement de la personnalité par un effort qui tire beaucoup de peu, quelque chose de rien, et ajoute sans cesse à ce qu’il y avait de richesse dans le monde.»
Méditer, en personnalogie, est une pratique mentale qui présuppose un acte volontaire et un effort tangible, qui consiste à concentrer son attention sur un objet au niveau de la pensée, des émotions et des sentiments en choisissant la voie à suivre et l’aptitude appropriée. C’est l’aptitude qui nous mène à la méditation non pas la parole : l’aptitude est cette disposition innée qui porte une énergie presque indestructible. Dans une approche plus spirituelle, la méditation devient une voie progressive vers la réalisation du Soi (centre de l’inconscient, synonyme des mots : âme, conscience, éveil). Mais, il semble que plus on connaît de choses en ces domaines complexes, plus l’incertitude s’intensifie. C’est la preuve que l’on avance. Celui qui sait tout stagne, rétrograde. C’est pourquoi le sage affirme : « Je sais que je ne sais pas, mais, ça je le sais.» Ce savoir m’apparaît comme le plus grand des savoirs. Il invite à la réflexion à la recherche et à l’humilité, c’est là souvent que s’infiltre la vraie connaissance de soi. Au terme de mes méditations, plusieurs mots ont envahi mon esprit : le mot bonheur s’est imposé. J’en ferai le sujet de mes prochains billets. Merci pour vos commentaires toujours positifs et inspirants.