Le bonheur ombrage ou luminosité ?
« L’esprit ne regarde ni en avant ni en arrière. Le présent seul est notre bonheur.» Goethe, faust. Nous cherchions à savoir qui est le premier responsable de notre bonheur. Nous concluons que c’est nous-mêmes, avant tout. Maintenant, sur quelle base essentielle s’édifie le bonheur, sur lapaix? La paix s’incarne par le calme, la quiétude, la sérénité. La paix est la source par laquelle s’édifiera le plus profond des Bonheurs. Tous ne pensent pas de même. Jean Paul Sartre affirme « L’enfer c’est les autres. » Rimbaud écrit « Je est un autre.» Le bonheur pour Descartes « serait un tout autre.» et Nietzsche « C’est le soi ou l’étrangeté au cœur de chacun. » C. G. Jung pense que tout est dans le Soi, c’est-à-dire dans l’inconscient collectif. Il différencie « la personnalité 1 (le moi) et de la personnalité 2. (Le Soi). » On pourrait allonger la liste. À quoi bon. Ces déclarations nous indiquent la nécessité d’un véritable retour vers soi : afin de se retrouver soi-même. Ce principe est immuable, il vient avec l’homme. Toutes formes de limites contiennent la promesse d’un nouveau et heureux départ. Accepter notre double nature divine et humaine. Ce défi nous permettrait d’ouvrir des portes vers notre vrai Moi profond, notre vraie personnalité, avec ses manques que l’on rend trop souvent responsables de nos malheurs. Mais, ces manques cachent aussi des forces, qui deviendront des occasions de découvrir nos vraies grandeurs humaines. Elles nous montrent ce dont nous sommes capables, à quoi nous sommes appelés à devenir. Là, dans cette dualité s’affrontent le positif, le beau, et le négatif le moins beau. Chacun est responsable d’assumer l’ombre derrière une luminosité donnée et acquise. Comment laisser de la place en nous, à ces rayons lumineux, numineux ? Chaque fois que nous permettons à nos pensées, à nos sentiments, à nos attitudes et à nos comportements inappropriés, nous les autorisons à nous hanter, à nous blesser, à nous culpabiliser, à nous angoisser, à nous faire douter d’une paix possible à laquelle nous sommes tous attachés. Non qu’il faille fuir ces sentiments négatifs, les nier ou les refouler, mais chercher à savoir pourquoi ils sont là. Qu’auraient-ils à nous révéler sur nous-mêmes, à nous apprendre, qu’il nous faut modifier et accepter ? Puis, il faut les laisser aller en prenant bien soin de les remplacer par des émotions positives et porteuses de joies. Mais, en même temps, il nous faut accepter l’inévitable et tirer de ses émotions plus qu’ils ne pouvaient nous donner. Albert Camus pense« qu’il y a dans chaque cœur un coin de solitude que personne ne peut atteindre. » Je pense le contraire. La solitude, le fait d’être seul, a du bon en soi si on sait tirer d’elle ce pour quoi elle est là, en nous. La solitude fait partie de la vie humaine, mais, elle ne peut nous restreindre à être seul à l’écart de son vrai moi et des autres, c’est inacceptable. Je dirais plutôt avec Pablo Picasso qu’« Il y a un lieu en moi où je vis seul. » Je crois que là est notre trésor. Pour n’être plus seul, nous conseille Sénèque « Sois ton propre ami et tu ne seras jamais seul.» La solitude renforce ceux qui acceptent de vivre avec elle en harmonie. C’est l’isolement qui tue. De plus, rien n’est impossible à la « Déité » si j’en crois maître Eckhart. Je pense sincèrement que rien ni personne ne sont en mesure de troubler notre espace privé et sacré sans notre consentement explicite. Cet espace est personnel et inviolable. Elle nous parle. Elle nous parle de nous. Assumer elle nous rend libres. Nous possédons sur la solitude un pouvoir ascendant qui va vers une réelle libération intérieure. Quel bonheur d’en être conscient et de le désirer. Camus affirmait aussi « Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur. » Voilà un bon état d’esprit. Il faut lutter pour être heureux alors que le malheur semble nous arriver sans l’avoir désiré. C’est que nous lui avons laissé le champ libre. Si la solitude nous atteint et nous blesse, c’est que le bonheur avait déjà quitté la place. La nature a horreur du vide. Le bonheur, le vrai, le grand bonheur est le but de la vie, d’une vie meilleure nous dit Platon. D’une vie bonne nous dit Aristote. Le bonheur est en lien direct avec notre façon de penser, d’agir et de vivre. Pour Henri Bergson, le bonheur est relié « À la création de soi, par soi. » Pour C. G.Jung, ce qu’on ne veut pas savoir de soi-même finit par nous arriver de l’extérieur. Étymologiquement « Le bonheur est l’aboutissement d’une construction, qui ne saurait être confondue avec une joie passagère, le fait que la création d’un auteur s’accroisse durablement provoque en lui-même l’accumulation de satisfaction ce qui le mène à une forme de bonheur.» Source Wikipédia. Le bonheur est un appel, une préférence, une invitation à être plus, une quête, une récompense pour les efforts consacrés. Il devient avec le temps une satisfaction-bonheur, une révélation que l’on cueille au quotidien, une manne qui se perd si elle n’est pas récoltée le moment même. Stevenson écrivait : « Il vaut mieux voyager avec l’espoir qu’arriver au but. » W. Pope l’a compris quand il écrit : « L’espoir surgit éternellement au cœur de l’homme : l’homme n’est jamais heureux, mais il attend toujours de l’être. » Le bonheur est donc un processus, un happening qui nous amène plus loin, plus haut, dans des hauteurs encore inconnues de l’humain. C’est là où se révèlera le vrai bonheur. Avons-nous le désir de ce grand bonheur de satisfaire à la fois notre âme, notre cœur, notre esprit et notre corps ? Tout part de là !
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